Les églises de Rome prennent leur sens dans la topographie particulière de cette ville, serrée entre ses collines. On voit émerger de la marée des toits les coupoles qui reproduisent à petite échelle l’acte fondateur du dôme de Florence et son rôle urbain.

La forme de la coupole est isotrope, elle s’adresse également à la ville entière. Par ailleurs elle donne à lire dans la ville l’expression littérale de l’intérieur de l’église : à l’échelle urbaine, ce ne sont que de fines peaux qui séparent au plus juste le dehors et le dedans (la plus belle illustration en est Saint Yves de la Sagesse, dont la coupole semble gonflée entre ses membrures). Les coupoles sont des objets fermés dans la ville, opaques, clos et pourtant orientés. Plus encore que du bas vers le haut, elles sont orientées de l’intérieur vers l’extérieur : la coupole est une dilatation de l’espace intérieure perceptible à l’extérieur. L’objet de ce second projet est d’imaginer un pendant moderne (donc ouvert au lieu d’être fermé) à cette figure capable de s’adresser à la ville entière et d’être orientée: ce sera une équerre.

Cette grande équerre à l’échelle urbaine en contient une autre, inversée, et leur intersection définira l’espace propre de la nef. Le travail a porté sur les qualifications des parois de l’équerre principale : l’une apporte la lumière, l’autre est le lieu des circulations et des déambulatoires des salles. On est ici dans un schéma d’église à plan centré, dont l’équivalent moderne pourrait être ce travail sur le carré et ses diagonales. Cette restitution moderne du plan centré est aussi réalisée par la continuité des plans horizontaux et verticaux, qui font tourner les façades et les enchaînent ; l’angle creux du côté convexe de la grande équerre permet d’y comprendre l’espace propre de la nef.